Tu es en train de dessiner. Tu dessines un bonhomme. Tu prends ton temps, tu veux donner le dessin à ton ami qui est malade. Tu mets beaucoup de bleu. Tu penses à ton ami, tu sais qu’il adore le bleu.
Un enfant vient dessiner sur ta feuille, un gros trait ROUGE sur ton beau dessin bleu. « Hé ! Nooon ! » Tu serres les poings. C’est TON dessin. Tu serres les dents. « À table, les enfants ! » Tu serres le crayon. Tu as le cœur qui bat plus vite tout à coup. L’éducateur s’approche, tu serres les dents. « C’est l’heure de manger ! » Grrrr ! Voix de l’éducateur : « Allez ! » Tu regardes le dessin avec la grosse marque rouge. Grrrr ! Tu tiens toujours le crayon, fort. Tu as de plus en plus chaud.
Tu te lèves vite, la chaise tombe. L’éducateur s’approche, il te touche l’épaule. Tu enlèves sa main. « Il faut venir manger. » Ça te fâche d’être obligé. Tu fronces les sourcils, tu marches vers la table en soupirant fort. Tu t’assois avec les autres. Tu as un nœud dans le ventre, tu prends une bouchée... Beurk ! Tu pousses l’assiette. Tu fixes devant toi. Tu restes immobile. Tu inspires et expires vite. Tu veux quitter la table. Tu te lèves. Tu veux être seul. Tu fermes les yeux, tu expires fort, tout ton corps est raide. « Aaaaaah ! » Quelqu’un crie. Grrrr ! Tu baisses la tête, tu as le cœur qui bat vite.
C’est un enfant qui est aussi fâché. Tu fronces les sourcils, Point de bascule c’est impossible d’être au calme. Tu vas dans le coin des blocs pour t’isoler, être seul. Tu fais une construction, tu empiles un bloc, puis un autre, puis un autre. La tour est de plus en plus haute. Tu cesses de bouger, tu surveilles ta tour... Oh oh, elle bouge. Oh non ! « Ma tour ! » La tour est tombée. Tu serres les dents, tu n’entends plus rien. Tu attrapes un bloc, tu te sens mal, tu sens une grosse boule dans le ventre. Les joues deviennent rouges, tu as chaud. Le bloc dans la main que tu serres si fort te fait mal. Tu lances le bloc. Impossible de te calmer, c’est une grosse colère.
L’éducateur s’approche, « Oh, tu avais fait une belle tour et tu es fâché car elle est tombée ? » Il te comprend ! Tu respires. « C’est vrai que c’est frustrant quand tu veux faire quelque chose et que c’est détruit. » Tu respires, tu te sens mieux. Les poings se relâchent, tu sens la colère diminuer. Tu desserres les dents, tu veux ouvrir la bouche mais aucun son ne sort. Tu as le cœur serré, les yeux se remplissent d’eau. L’éducateur te touche le bras, tu pleures. Tu le laisses te toucher. Tu te laisses aller. Il te caresse les cheveux, Il te parle tout bas. Le corps se détend tranquillement. L’éducateur dit : « Ça va mieux ? » Oui. Il te touche la main. Tu expires. Tu marches vers le bloc que tu as lancé, tu le ramasses. Tu respires profondément. Tu es capable de sourire à nouveau, tu te sens bien entouré à la garderie.