Tu es caché(e) sous un banc. Ton ami te cherche… Tu peux voir ses pieds. Tu mets la main sur la bouche, tu ris en silence. « C’est l’heure de rentrer ! » Tu sors de sous le banc rapidement « Bouh ! » Ton ami(e) sursaute. Ah ah ! Tu adores jouer avec ton ami(e). Tu lui fais un signe de la main. « Allez, à demain ! »
Tu rentres chez toi. Tu te déshabilles. Tu te laves les mains. Tu repenses à la partie de cache-cache. Tu te mets à rire en y repensant. Driiiing ! Ah, le téléphone. Tu décroches en souriant. « Allô ? » C’est ton ami(e) ! Tu adores lui parler au téléphone. Vous avez toujours des choses à vous dire. Hum, sa voix est bizarre. Ton ami(e) a une mauvaise nouvelle à t’annoncer... Tu as le cœur qui s’accélère tout à coup. « Qu’est-ce qui se passe ? » Tu VEUX savoir. « Je vais déménager dans une autre ville. »
Tu ouvres grand la bouche, frappé(e) par la surprise. Aucun son n’en sort. Tout se bouscule dans la tête. Tu as la mâchoire qui se serre. Tu commences à marcher en rond. Tu t’imagines jouer dans la cour seul(e). Tu te touches le front, tu as mal à la tête soudainement. Tu imagines la récréation passée seul(e). Tu sens comme un grand vide. Impossible. Tu as le cœur qui se serre, tu sens une boule dans le ventre. Tu te mords les lèvres aussi. Les larmes coulent sur les joues. Tu lâches le téléphone. Clang ! Tu t’assois par terre, le dos contre le mur, le visage dans les genoux. Tu pleures. Impossible de t’arrêter de pleurer.
Maman arrive. Elle te prend dans ses bras. Elle dit : « Que se passe-t-il ? » Tu la repousses. Tu croises les bras, baisses le menton. Tu refuses de lui parler. Tu veux être seul(e). Tu montes dans ta chambre en courant. Tu claques la porte. Tu as froid tout à coup. Tu te jettes dans le lit, en boule, sous la couette. Tu veux disparaître. Tu serres fort l’oreiller contre toi. Tu te sens triste, vide à l’intérieur. Les larmes coulent, et coulent encore. Tu n’en finis plus de t’essuyer les joues.
Maman t’appelle. C’est l’heure de manger. Pffffff ! Elle appelle encore. Le chagrin te coupe la faim, mais tu y vas quand même, à contrecœur. Tu descends les escaliers, lentement. Tu as les jambes lourdes. Tu te sens fatigué(e), exténué(e). Tu tires la chaise et t’assois à table. Maman pose l’assiette. Elle dit : « Tiens, ton repas préféré. Bon appétit ! » Tu sens l’odeur. Beurk, ça te dégoûte. La gorge se serre. Tu repousses l’assiette. Tu baisses la tête. Tu éclates en sanglots. Tu pleures fort, sans pouvoir parler.
Maman s’approche, sans dire un mot. Elle te touche l’épaule. Tu sens que tu as le droit de pleurer. C’est bon pour toi. Elle est là pour toi. Tu te colles contre elle. Elle essuie les larmes doucement. Elle dit : « C’est parce que ton ami(e) déménage ? » Maman sait. Elle comprend, sans paroles. Tu fais oui de la tête. Maman t’apporte une feuille et des crayons. Tu la regardes. Tu avales la salive. Tu as la gorge serrée. Tu t’essuies les yeux. Tu prends une grande inspiration. Tu prends la feuille. Tu réfléchis quelques secondes. Tu dessines deux ami(e)s qui sourient, qui se tiennent par la main. Maman reste à côté de toi.