Tu marches dans la forêt. C’est le printemps. Tu transportes une hache sur l’épaule et tu portes un sac. Tu cherches un bouleau, un arbre dont l’écorce est blanche et noire. Tu cherches. Tu mets la main sur le front pour mieux voir. Ah, voilà ! Tu prends la hache, ton outil pour couper le bois. Tu veux faire tomber le bouleau au sol. Tu tapes le tronc avec la hache. Tu veux couper le tronc. Et encore un coup, han ! Et encore un coup, han !
Tu déposes la hache. Tu t’essuies le front. Tu pousses le tronc avec les mains. Oh, hisse ! Et le bouleau tombe au sol. Tu prends un couteau dans la poche. Tu coupes tout le long du tronc. Tu fais une longue entaille. Voilà. Tu remets le couteau dans la poche. Tu glisses les doigts dans l’entaille de l’écorce et tu tires. Tu enlèves toute l’écorce du tronc, comme si tu enlevais toute sa peau. Tu tires. Tout le long, doucement. Tu tires lentement sur l’écorce. Tu ne veux pas la déchirer. Voilà. Tu as un grand morceau d’écorce de bouleau. Tu roules l’écorce, doucement. Tu déposes le rouleau près du tronc. Ton père viendra chercher ce tronc et le rouleau. Il fabrique des canots, des bateaux avec l’écorce.
Tu touches le tronc sans écorce. Il est lisse, parfait pour en faire des avirons, les planches qui t’aident à faire avancer le canot sur l’eau. Tu mets la main sur le cœur. Mikwetc. Tu remercies la forêt pour ce cadeau. Tu prends la hache et tu marches dans la forêt. Il fait chaud. C’est l’été. Tu peux maintenant pêcher. Tu pousses ton canot jusqu’au bord de la rivière. Ton canot touche l’eau. Oh ! Tu vois un bleuetier, le petit arbre qui donne des bleuets. Tu en cueilles pour faire de la confiture. Tu les mets dans ton sac pour les faire cuire plus tard. Tu prends les feuilles du bleuetier aussi. Ses feuilles luisantes guérissent les blessures.
Tu tiens le côté du canot et hop ! tu montes dedans. Tu prends l’aviron. Tu le mets dans l’eau et tu le pousses vers l’arrière, oh hisse ! Tu avironnes, le canot avance. Tu avironnes. Tu avironnes. Tout à coup, tu vois un objet sur l’eau. C’est un flotteur. Il t’indique où est le filet de pêche. Tu déposes l’aviron dans le canot. Le canot s’arrête. Tu tires sur le filet avec les deux mains. Oh, hisse ! Oh, un poisson. Il est gros ! Tu te touches la poitrine avec une main. Mikwetc. Tu remercies la rivière de te donner ce cadeau pour te nourrir. Tu enlèves doucement le poisson accroché au filet. Tu déposes le poisson dans le canot.
Tu reprends l’aviron. Tu avironnes. Tu retournes à la maison. Tu chantes. Tu remercies la terre. Elle partage ses fruits. Elle partage ses animaux pour te nourrir. Tu arrives près de chez toi. Tu déposes l’aviron dans le canot. Tu sors du canot, hop ! Tu le tires sur le rivage, sur la terre. Oh hisse ! Voilà. Tu prends le poisson. Tu le sens. Snif. Mmm, ça sent le poisson frais. Tu accroches le poisson au crochet du sac et tu marches. Snif ! Ça sent très bon. Tu viens de trouver de la menthe sauvage. C’est une petite plante. Ses feuilles ont un très bon goût. Tu en cueilles une grosse poignée. Tu les mets dans le sac.
Tu marches vers la maison. Tu ouvres la porte. Tu décroches le poisson du sac. Tu le déposes sur la table. Tu ouvres le sac… Mmmm, ça sent les bons bleuets et la menthe. Avec les mains, tu prends les fruits, doucement. Tu les mets dans une casserole, un gros plat pour faire cuire. Voilà. Tu prends aussi la menthe dans le sac. Tu les mets dans une tasse. Tu ajoutes de l’eau chaude dans la tasse. Mmmm, ça sent la forêt. Tu peux boire ce liquide si tu es malade et que tu fais de la fièvre. Tu souffles. Fffff… Doucement, tu goûtes. Slurp. Mmm ! Ça a bon goût. Mikwetc. Tu es fier d’être un Atikamekw.