C’est le jour. Tu marches dans la ville. Tu vois des gens partout. Il y a beaucoup de marchands dans les rues. Ils vendent toutes sortes de choses. Tu salues un marchand de la main. Lui, tu le connais bien. Il te fait signe d’approcher. Tu t’avances vers lui. Dans ses mains, tu vois une boule en argile. Ça ressemble à une tirelire ronde et creuse à l’intérieur. Il te met la boule dans les mains. Tu agites la boule creuse. Tu entends les calculi dans la boule. Ce sont de petits cailloux. Pour chaque objet acheté ou vendu, il met un caillou dans la boule. Tu tires pour ouvrir la boule, pour voir ses transactions de la journée. Il a vendu beaucoup d’objets aujourd’hui, car tu vois beaucoup de petits calculi dans le fond. Tu souris au marchand et lui redonnes la boule creuse.
Tu reprends ta marche vers les autres citoyens, les autres habitants de la ville, pour discuter avec eux. Tu arrives au lieu public de la rencontre. Tu ouvres la porte et entres. Tu marches dans la pièce et écoutes les conversations : « La ville grossit, il y a de plus en plus de marchands, comment savoir tout ce qui est vendu chaque jour ? » Tout ce bruit te fatigue. Pour te reposer, tu t’assois sur un banc en bois. À côté de toi, deux citoyens se disputent. L’un d’entre eux est très fâché. Soudain, boum, il frappe sur le banc avec son poing et s’en va. Ouf ! Tu sursautes tellement tu as eu peur. Oh ?! Tu vois deux marques sur le bois, faites par la bague du citoyen fâché. Tu passes le doigt sur les marques creuses. C’est comme le dessin d’un coin. Ça te donne une idée. Tu te lèves et sors rapidement. Tu marches vers ta maison. Les idées se bousculent dans la tête.
Tu passes devant un potier. Il fabrique des pots et des bols en argile, une sorte de terre molle qui devient dure en séchant. Tu t’arrêtes et le regardes un moment. Il décore un pot avec un bâton pointu. Il fait des dessins sur l’argile encore molle. Tu t’approches et l’observes faire une ligne droite. Puis une autre, juste sous la première. Tu te grattes le menton. Ça te donne une autre idée. Rapidement, tu rentres chez toi. Tu prends une petite boule d’argile molle. Tu l’aplatis pour faire une plaque. Tu la mets sur la table. Tu te regardes les dix doigts. Un doigt, c’est droit comme un clou. Tu prends un petit bâton pointu et tu t’amuses à faire comme le potier sur l’argile.
Tu fais des traits droits comme des clous. Tu fais une marque, puis deux, et trois… jusqu’à neuf. Mais quoi faire pour 10 ? Tu déposes le bâton. Tu colles le bout des doigts ensemble. Humm, ça forme un triangle. Tu repenses aux marques sur le banc de bois. Tu reprends le bâton. Pour illustrer 10, tu dessines le coin d’un triangle sur l’argile. Comme le bout des doigts collés. Voilà, tu viens d’inventer un signe, un dessin, pour exprimer une idée. Tu as hâte de montrer le signe aux autres citoyens. Tu souris, tu es très content de toi.
Tu cours au lieu de rencontre rejoindre les autres citoyens. Tu ouvres la porte. Tu leur montres la plaque d’argile. Un doigt, c’est un trait droit comme un clou. Pour dix, c’est un coin. Tu fais un triangle avec le bout des 10 doigts collés. Tu lèves les mains pour bien leur montrer le coin. Rapidement, tu vois les gens sourire. Ils aiment ton idée de signes pour les chiffres. Rapidement, les citoyens disent d’autres mots : « Ville, rue, maison, citoyens, compter, argent, transactions, etc. »
Tu reprends l’argile et un morceau de bois. Avec d’autres signes en forme de clous et de coins, tu t’amuses à écrire ces mots sur l’argile. Rapidement, les mots et les chiffres prennent forme sur l’argile. Avec les autres citoyens, tu viens d’inventer l’écriture cunéiforme. Une écriture en forme de clous et de coins. Tout le monde veut maintenant apprendre l’écriture cunéiforme. Tu es vraiment très fier de toi, c’est une grande invention !